Rencontre avec le cabinet du ministre de l'agriculture (SUITE)
Compte-rendu de la réunion d'échanges du 25 juin sur l'avenir de la Bergerie Nationale avec le cabinet du ministère de l'agriculture (pour plus d'info, clic !)
Le projet d’avenir de la Bergerie Nationale est-il en train de trouver son orbite ?
Le comité de soutien, présidé par Yann Arthus Bertrand, a l’impression d’avoir été entendu ce lundi 25 juin. Le Cabinet du Ministre de l’Agriculture souhaite clairement assurer la pérennité de la Bergerie Nationale. La construction d’un véritable projet d’avenir porteur de l’intérêt général, en partenariats élargis semble bien engagée. Madame Hélène de Comarmond, conseillère chargée de l’enseignement agricole, de la recherche, de l’emploi et des relations sociales, au sein du cabinet de Monsieur Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Forêt demande toutefois un peu de temps pour rencontrer les différentes parties prenantes. La direction de la Bergerie Nationale a, de nouveau, une véritable interlocutrice ce qui est de bon augure pour la suite. Affaire à suivre ! Le comité de soutien reste vigilant, actif et disponible pour servir ce projet d’avenir porteur de l’intérêt général.
Que retenir de l’entretien ?
L’écoute a été bonne et les échanges de qualité, l’objectif étant de bâtir à la Bergerie Nationale un établissement de recherche et de formation résolument orienté sur « agricultures, animation territoriale et développement durable ». Madame de Comarmond nous a confirmé que le sujet sur l’avenir de la Bergerie Nationale est à l’agenda du cabinet du Ministre de l’agriculture et du gouvernement.
L’orientation agricole et le transfert des savoir faire par la formation, l’expérimentation et la recherche, au service des populations, de leur souveraineté et de l’économie des territoires, ininterrompus depuis 1783, portent une partie des spécificités historiques de la Bergerie Nationale, internationalement connue à travers son mérinos. L’histoire du pouvoir lié au Grand Domaine de Rambouillet, depuis cette même période en fait également un lieu de prestige identifié dans le monde entier. Cette vitrine proche de Paris, constitue un lieu exceptionnel pour rendre compte des évolutions de l’agriculture française du XXI siècle et des modes de développement agro-écologiques productifs, basés sur la compréhension du vivant et la maîtrise des interrelations naturelles, pour fournir aux populations, à prix abordables, une alimentation de haute qualité nutritionnelle, dépourvue de pesticides ; perspective plébiscitée par les populations et incontournable pour relancer l’innovation, la diversification des activités, l’emploi et la prospérité dans tous les territoires.
La Bergerie Nationale est, par ailleurs, un centre de ressources mais aussi un lieu d’échanges ouvert, recevant des publics diversifiés, des maternelles, à l’enseignement professionnel agricole jusqu‘au master, en passant par la formation de formateurs, les séminaires professionnels mais aussi le grand public. La qualité du travail effectué par ses équipes et l’efficacité de ses missions reposent directement sur la force des synergies entre les différents centres constitutifs, l’exploitation agricole, le CFA, le CFPPA, le département Recherche et développement 3DFI, le centre équestre, les services généraux...
Voilà pourquoi le Comité de soutien propose d’autres possibilités de statut pour conforter l’avenir de l’établissement public national actuel. Notamment, il souhaite que soit approfondi le statut d’établissement de l’enseignement supérieur et de la recherche de type « Grand Etablissement », statut dérogatoire qui est donné aux établissements atypiques. Les dérogations ont pour seul objet d'expérimenter dans les nouveaux établissements des modes d'organisation et d'administration différents de ceux prévus dans le statut type. Le statut de Grand établissement permet notamment de pouvoir construire des pôles porteurs de grandes innovations pédagogiques et de médiation entre la recherche et le grand public.
La Bergerie nationale, par le décret de 1994 lui donnant des missions de recherche, développement formation initiale et continue, formation de formateurs ainsi que de centre de ressources national sur le développement durable, possède déjà tous les critères pour un statut d’enseignement supérieur.
Cette entité juridique permettrait de valider le décret de 1994 en ouvrant réellement la Bergerie Nationale à l’enseignement supérieur agricole et d’intégrer en son sein un Etablissement Public Local, sous responsabilité de la Région Ile-de-France. Cette orientation permettrait de conserver une direction unique gage de stabilité, et de maintenir une collaboration étroite entre les différents services, gage de réussite collective et de limitation des coûts de fonctionnement : un point important en cette période de crise économique.
Le Comité de soutien attire enfin l’attention des décideurs sur le risque de décapitalisation patrimoniale et de perte irréversible de prestige du Domaine de Rambouillet, si le projet d’investissement immobilier pour assurer la venue d’un IUT, proposant des enseignements majoritairement incompatibles avec l’orientation « agricultures, animation territoriale et développement durable » voulue collectivement, se réalisait.
Cette orientation hypothéquerait de fait, la possibilité d’inscription du Grand Domaine de Rambouillet et de son Mérinos à l’UNESCO comme le prévoit le projet d’évolution de la Bergerie Nationale soutenu par le Comité de soutien : une autre perspective, porteuse d’innovations et de retombées économiques importantes qu’il serait dommage de manquer.
Ces raisons poussent le Comité de soutien à demander à la tutelle « agriculture » de missionner la direction de la Bergerie Nationale et de prendre les contacts interministériels utiles pour finaliser le plus rapidement possible ce projet avec la Région Ile-de-France. Il attire également l’attention sur la nécessité d’accompagner financièrement l’établissement sur le très court terme, car celui-ci devient ingérable pour les équipes de direction, alors qu’il porte un projet d’avenir servant l’intérêt général actuel et des générations futures.