Rencontres agroécologiques : pari gagné !
Les 28 et 29 septembre derniers, dans le cadre de la mise en œuvre de son projet d’établissement agro-écologique, voté à unanimité par son conseil d’administration du 15 avril 2013, la Bergerie Nationale offrait aux publics « ses premières rencontres de l’agro-écologie et du jardin au naturel » (Voir l'article "Rencontres agroécologiques à la Bergerie Nationale")
Le village de la BN et ses stands "L'enseignement agricole autrement"
Voulues ludiques et instructives, ces rencontres, organisées sous le Haut Patronage de Monsieur Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, ont été très appréciées des 1200 personnes qui se sont déplacées, malgré la pluie.
Dédicace de Jean-Marie Pelt après sa conférence
Une fois de plus, les problématiques sur santé et qualité nutritionnelle abordées par Jean-Marie Pelt mettent en évidence, de manière scientifique, les liens de causes à effets entre l’utilisation de pesticides et le développement des maladies endocriniennes et les cancers. Ces innombrables molécules chimiques dispersées chaque année dans la nature laissent perplexes ! Elles sont imprévisibles et dangereuses à très faibles doses quand elles s’associent, et rares sont les études scientifiques qui suivent les effets « cocktails ». Voilà pourquoi Jean-Marie Pelt plaide pour le développement des agricultures biologiques et avertit sur les risques des produits agricoles conventionnels mais aussi sur le pouvoir des consommateurs pour faire évoluer positivement toutes les agricultures, par leurs achats.
Table ronde "Agroécologie, le fol espoir ?"
La table ronde animée par Philippe Bertrand (journaliste sur France Inter) autour de Yann Arthus-Bertrand, défenseur d’une agriculture saine, Jacques Caplat auteur de l’excellent livre « l’agriculture biologique pour nourrir l’humanité », de Patrick de Kochko paysan, animateur du réseau des semences paysannes et de Christophe Vallon, céréalier à Cernay-la-Ville, et de Christine Lang, directrice de la Bergerie Nationale pour l’évolution des formations, montrent l’utilité et l’efficacité des agricultures qui coopèrent avec la nature pour lier productivité, rentabilité et bien être humain. Elle a aussi permis d’éclairer le public sur le caractère spoliateur des réglementations en vigueur concernant l’utilisation des semences paysannes. L’analyse montre que ces règlementations évoluent en fonction des intérêts des grands groupes semenciers, au mépris flagrant de la souveraineté paysanne, ce qui interroge sur le bien commun et la démocratie. L’avenir de nos enfants se joue également dans ces choix de société dont la maîtrise des semences fait partie.
Enfin, la conférence sur les jardins au naturel et l’éthologie (l'éthologie est l'étude du comportement des diverses espèces animales, afin de mieux collaborer avec elles), très suivies, ont fait le lien entre sciences et pratique, mettant en évidence le rôle des activités de la Bergerie Nationale dans le prolongement de celles de la recherche. C’est le sens du projet d’établissement sur l’agro-écologie. Bien d’autres activités étaient également proposées montrant la diversité des ressources de la Bergerie Nationale et son potentiel créatif : visites techniques des différents élevages de la ferme, de la gestion écologique des jardins du Château ; découverte de la biodiversité agricole, du rôle des abeilles, des plantes médicinales ; animations autour du jardinage, de l’alimentation ; débats autour des films produits par la Bergerie...
Un grand merci à tous les partenaires présents qui se sont mobilisés aux côtés de l’établissement pour assurer la réussite de ce week-end, en permettant la venue d’exposants passionnés et d’intervenants de renom, en facilitant l’organisation et en participant. Le travail partenarial est une autre réalité vivante du projet d’établissement de la Bergerie Nationale. Ce week-end démontre, une fois de plus, la force de l’ouverture, de la solidarité, de la coopération, de l’enthousiasme et de l’implication collectifs pour répondre aux attentes de la société, des citoyens, des professionnels et des consommateurs.
Cette réussite basée sur l’énergie collective de volontaires et l’implication de partenaires extérieurs ne doit pas occulter les faiblesses internes de la Bergerie Nationale, tant au niveau des moyens que de l’implication de tous vis-à-vis d’un projet agro-écologique qui questionne très directement les modes éducatifs.
Voilà résumés les challenges d’avenir véhiculés par ces 1ères rencontres de l’agro-écologie, vitrine du projet d’établissement de la Bergerie Nationale. Tout n’est pas parfait mais le cap est clair et la dynamique en cours. Voilà pourquoi la Bergerie Nationale a besoin de soutiens pour continuer à agir dans l’ouverture et la transparence et gagner ce pari agro-écologique, d’intérêt commun.
Deux livres recommandés par les équipes pédagogiques de la Bergerie Nationale pour façonner sa propre réflexion en conservant l’esprit critique :
Livre de Jacques Caplat « L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité » – chez Actes Sud. Tout ce qu’il faut connaître pour comprendre d’où vient et ce que porte la bio.
Livre de Jean-Marie Pelt avec la collaboration de Franck Steffan « Cessons de tuer la terre pour nourrir l’homme ! Pour en finir avec les pesticides » - chez Fayard. Livre très bien écrit, pédagogique, agréable à lire, bien documenté.